lundi 3 avril 2017

Obèse !!!

Sculpture de George Lafayette

De celles que l'on baise
De celles avec qui on n'arrive pas à s'afficher.
De celles qu'on voudrait garder cachée et retrouver lorsque l'officielle, la mince, la présentable, n'arrive pas à nous satisfaire.


C'est bien connu, les grosses acceptent tout contre un semblant d'attention ou une illusion de tendresse.

Et les FA me direz vous ?
Ils aiment quand ça déborde, quand ça fait des bourrelets, quand on met en jeu notre propre survie.

Et je n'ai jamais supporté que l'on m"apprécie pour ma maladie.
Que ce soit elle, et non moi, qui fasse bander.

Je veux être aimée et désirée pour celle que je suis et je ne suis pas ce tas de graisse.

Mon obésité me définie aux yeux de tous, lorsque l'on doit me décrire c'est si facile : "Mais si tu sais, la grosse rigolote de l'autre soir, c'est con qu'elle soit si grosse, elle pourrait être jolie sinon. Enfin, heureusement qu'elle est sympa" "Il ne manquerait plus qu'elle morde !!!"

Parce que oui ! La grosse elle est toujours sympa, elle n'a pas le droit en plus de faire la gueule ou d'être désagréable.
La grosse on l'invite un peu par pitié puis aussi parce qu'elle nous fait bien rire avec ses blagues.
Mais la grosse elle rentre seule, ou alors, quand elle a de la chance de tomber sur un gars pas trop difficile ou trop en manque elle le ramène chez lui.
Et alors là elle déploiera des trésors d'attention et de compréhension, dans l'espoir de pouvoir se réveiller pour une fois dans les bras de quelqu'un.
Oui mais... il a du rentrer, un truc à faire tôt demain matin, ça ne serait pas pratique de rester là "mais on s'appelle hein"
Ah merde, il a "oublié" de lui demander son numéro de téléphone...

J'ai été de celles-ci tellement souvent, me perdant dans des bras méprisants dans l'espoir d'un peu d'amour mais en ressortant toujours blessée, humiliée, abîmée

J'ai été de celles-ci tellement souvent,  que je ne peux plus supporter ce corps, ce gras, ces bourrelets, cette masse de chair qui déborde et me déforme.

Je n'arrive plus à m'imaginer capable de me mettre à nouveau nue sous le regard d'un homme, même bienveillant.

Je n'arrive plus à m'imaginer capable de simplement accepter une invitation à aller boire un verre.

Je ne veux plus prendre le moins risque de subir une énième déception, un énième rejet. Je ne pourrais pas y faire face sans danger.

Je suis en pleine procédure de divorce.
J'ai décidé de quitter ce corps qui m'a tant fait souffrir en échange des violences que je lui ai infligé au cours des années.

Notre histoire se termine et la fin est douloureuse. Je m'apprête à quitter ce corps dans un violent sentiment de haine et de dégoût envers lui.

La procédure médicale, telle une procédure judiciaire, est enclenchée depuis plusieurs mois.
Beaucoup d'examens à subir pour savoir si j'aurais enfin le bonheur de voir prononcé ce divorce.

Quelques dates encore avant la libération.

Cardiologue et diabéto-endocrinologue en avril.
Ce dernier surtout détient entre ses mains la dernière validation. Tout dépendra du résultat des analyses sanguines.

En mai, retour devant le chirurgien, celui qui prononcera réellement le divorce, qui a la capacité de me libérer.
On devrait fixer ensemble, si tout va bien, la date de mon opération.

Et normalement, si ni mes analyses ni la sécurité sociale ne s'opposent à cette séparation de corps... mi juillet devrait être le début de ma toute nouvelle vie.

J'attends ce jour comme d'autres attendent le messie.
Je rêve cette nouvelle vie.
Je sublime la disparition de mon ancien moi.

Maigrir !!!!
Changer.
Revivre !!!!

Que ce chemin vers ma propre libération est long...

Mais elle m'est nécessaire, indispensable, vitale.

2 commentaires:

  1. Courage à vous dans ces Pas de votre reconstruction...

    Il est toujours des plus vitale d'arriver à ces propres fins....

    De ce futur Vous vous pourrez enfin être Femme telle que vous le désirez...

    Bien à Vous

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  2. Je me reconnais dans chaque mot que tu écris pour décrire ta vie de grosse... je sais trop bien ce que tu vis, ce que tu ressens et combien tu souffres.
    Je te souhaite de te retrouver telle que tu te vois vraiment car non les kilos en trop, le surplus de graisse ne nous définissent pas.
    Courage à toi,
    S

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